venerdì 17 febbraio 2017

La petite fille


Il controverso testo di legge che estende anche ad Internet il delitto di «ostruzione all’aborto» è stato approvato oggi dal Parlamento francese. Dopo settimane di divergenze insanabili fra il Senato e l’Assemblea nazionale, quest’ultima ha fatto valere il proprio primato in materia legislativa.Una pena massima di 2 anni di prigione e 30 mila euro di multa è prevista per chi è giudicato responsabile di diffondere «affermazioni o indicazioni tali da indurre intenzionalmente in errore, con scopo dissuasivo, sulle caratteristiche o le conseguenze mediche dell’interruzione volontaria di gravidanza». Cominciamo quindi da oggi  a pubblicare in francese alcuni articoli già pubblicati su questo blog e tradotti dai nostri lettori.



Un matin comme tant d’autres.  Lycée professionnel formant des géomètres d’une petite ville…  soit disant de province, mais qui en fait ne semble plus avoir grand chose de provincial.
Tout est griffé, à commencer par les jeans jusqu’aux t-shirts des marques habituelles,  tous les deux mois un nouveau logo, les mêmes chaussures super cool ou de running, les bracelets avec des phrases et des cœurs… On pourrait croire qu’ils sont tous nés de la même mère. Ou encore mieux, du même couturier et du même coiffeur.
La prof fait l’appel, Lisa est rentrée, tant mieux, j’avais peur d’un nouvel abandon, elle est pâle, encore la grippe. Le cours commence et tout se déroule normalement comme un jour quelconque, on corrige les devoirs, on écoute un dialogue, on commence le nouveau chapitre, et la classe est très attentive mais trop silencieuse. La prof les regarde tous un par un, impassibles. Il s’est forcément passé quelque chose.
 Les adolescents ont une maîtrise d’eux-mêmes incroyable quand il s’agit de ne pas raconter quelque chose. Mais avec l’expérience  et toutes les années passées à l’école je sens que quelque chose ne va pas.
« Bon, que se passe-t-il ? » « Mais rien du tout Madame ! » D’accord, je laisse tomber. Je suis surement devenue trop sensible et je crois percevoir des choses mais je me fais des films.
La cloche sonne. Je dicte rapidement les devoirs. Je n’arrive jamais à terminer à temps. La cloche me surprend tous les jours.
Je sors, « à demain les élèves ! » Lisa me suit dans le couloir « excusez moi Madame, auriez-vous une minute ? » « Bien sur, dis-moi. » « Vous savez, je n’ai pas eu la grippe… » Elle reste en silence trente secondes, puis des larmes. Mon Dieu que se passe-t-il ? « Et bien, j’étais enceinte et j’ai avorté, vous savez… à quinze ans… en plus il est marié. » j’ai la gorge nouée, Lisa est une petite fille ! Ce n’est pas possible, qu’est ce que je lui dis ? Comment vais-je lui répondre ? Si je lui demande qui est ce connard elle ne va pas me le dire, mais l’important c’est elle qui doit surement être anéantie… « Maintenant tu vas bien ? » « Mais oui, moi ça va, vous savez c’est pas ma première fois. C’est que je n’arrive pas à me concentrer sur ce que je dois faire.. Le tournoi de volley ball, les cours à rattraper… »
Moi, la prof, je suis bouleversée, je ne maîtrise pas la douleur, l’estomac retourné, la rage. Il faut que je reste calme. Je ne peux pas lui dire tout ce que je ressens. Je dis seulement « Dieu merci tu as encore à cœur quelque chose.. Prends en soin, c’est le dernier signe de ton humanité. Demain on reparlera et on abordera à nouveau le sujet. Maintenant je vais à mon autre cours. »
Heureusement la salle des profs et proche. Je vais m’y réfugier et je pleure en silence. Ce métier est en train de creuser mon âme.
Plus tard j’y réfléchirai à nouveau et ensuite j’aborderai la question avec elle. Je ne peux pas, je ne peux pas ne pas m’en mêler.
traduzione di Teresa Inghilleri con la collaborazione di Maria Inghilleri
QUI in italiano